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En pensant au peuple allemand, c’est un flot successif de casques à pointes, de chopes de bières, de gaillards aux larges épaules qui beuglent tout azimut des « Achtung , qui va là ! » et des plats gargantuesques de saucisses fumantes qui frappait mon imaginaire ce mercredi matin, en attendant sur le parvis de la gare, mon acolyte auvergnat nommé Olivier alias « le Malgache » alias «  coq de bruyère ».
Billets en poche, nous croisons Alain Cloud ( ?!) partant pour d’autres contrées et nous grimpons dans le wagon TER Lyon-Belfort.
Destination Besançon pour nous deux où nous rejoignons les 2 Greengones de la section Franche-comté Amandine et Pierrot qui nous attendent de pied ferme pour continuer l’aventure en voiture jusqu’à la ville de Ulm, terminus de ce déplacement en Eurocup, anti-chambre de l’Euroleague.
Nous passons la frontière à 80km/heure et forcé de constater qu’autour de nous, les casques à pointes ne sont que de lointains souvenirs, la route se prolonge à travers des monts enneigés de la Forêt Noire où nous observons même des skieurs de fond sillonnant des champs sur le bas-côté de la route.
Le froid nous encerclait de ses bras généreux et se succédaient les flancs de collines au fur et à mesure de notre avancée à travers cette région de la Bade Wurterberg, voisine de la Bavière, quand mon œil affûté de tavernier repaira sur la gauche de la route une auberge aux allures bien sympathique encastrée dans ce paysage hivernal. 13h00 tapante, quand c’est l’heure, c’est l’heure !
Un accueil souriant et une tournée de pintes plus tard, nous voilà attablés tous les 4 autour de copieuses assiettes teutonnes, un repas chaud efficace pour nous revigorer dans cette conviviale et rustique auberge.
Nous dégustons en pousse-café, une de leurs 30 eaux-de-vie maison (oui, oui, vous avez bien lu 30) mais l’heure est au départ via Stuttgart pour la frontière bavaroise où la ville de Ulm se situe à cheval sur le Danube.
Les bouchons énormes que nous rencontrons n’étiolent pas notre motivation même si quelques grognements se font entendre dans la voiture, les GG ne baissent pas les bras, question de principe.
 Notre chauffeur-traducteur stationne le véhicule au pied de l’hôtel (faut le voir le pierrot, demander un renseignement en allemand ou passer une commande, un vrai poisson dans l’eau) et se distingue à la réception face à une hôtesse qui aura droit au qualificatif de « dévergondée » because mademoiselle a les cheveux rouges, vocabulaire erroné dû à la fatigue de la route 
 
On découvre alors une confortable chambre pour quatre, frigo, kitchenette, une propreté exemplaire, le temps de boire l’apéro et déjà 18h15, vite ! à la salle située à ….10 minutes à pied.
Chapeau les boches ! Grandissisme baie vitrée, immense hall où s’alignent sur plusieurs dizaines de mètres des buvettes au top-niveau (à des prix de moitié moins cher !), un espace où s’agglutinent une horde d’assoiffé, des supporters allemands fiers de leur club vous accueillant dans le respect le plus noble qu’il soit.
Arrivés en tribune, pintes à la main, nous entamons des chants commencés pendant le trajet, histoire de marquer le territoire, découvrant une salle digne de ce nom, un public complice de son équipe et acquis à sa cause, maillots et écharpes aux couleurs du club sont affichés sans complexe ni retenue, tous ce qu’on aime chez un supporter qui là, viennent (presque) tous équipés.
 Coup de sifflet, le match commence, les balles perdues s’accumulent des deux côtés et le ¼ temps n’est pas le spectacle espéré tandis que les deux équipes se rendent coup sur coup malgré le déchet (5 bp chacun au bout de 5min30).
L’absence de jeu en alternance est dommageable pour l’ASVEL qui termine le 1er acte avec 4 pts d’avance et atteint même la mi-temps avec 2 pts d’avance.
Mais les allemands se rebiffent au retour des vestiaires avec un Ryan Thomson en chef de fil (22pts et 7pds au final). Un jeu vitaminé et une adresse retrouvée permet aux allemands de repasser maître de leur destin, une défaite ce soir aurait signifié une quasi élimination dans cette compétition.
C’était sans compter les pistoleros de l’ASVEL, j’ai nommé John Roberson/ Aj Slaughter, les snipers de la Green Team ont littéralement pris feu à longue distance.
Ils écœurent la salle et éteignent les derniers espoirs de Ulm.
Avec un Kahudi féroce en défense et un Watkins sérieux et dominateur aux rebonds (17 pts/ 10 rbs pour « Mook »),John Roberson signe un joli 8/10 à 3 pts et termine MVP de cette 7ème journée d’Eurocup (25 pts/5 pds /3 rbs ), bien accompagné par Aj « el loco » Slaughter qui termine à 22 pts et 4 pds.
Peu importe la manière parfois mais sans les deux artificiers, les chances de gagner étaient minces.
Score final 84-94
Quand va-t-on trouver le jeu d’alternance primordial pour le haut-niveau ?
La tactique employée ce soir n’offre aucune garantie et est théoriquement fragile.
Entourés de deux français expatrié dans la région, on descend s’en boire une dernière pour fêter cette modeste victoire en terre germanique
Bon souvenir que cet après-match.
Retour à l’hôtel, nuit vaseuse et petit déjeuner (à l’allemande) en centre-ville, on clôture notre excursion par la visite de leur magnifique cathédrale gothique et du surprenant marché de Noel de Ulm, de par sa taille et de sa qualité : ils sont trop fort ces Allemands !
 La route du retour est un peu longue mais le jeu en vaut la chandelle, les déplacements en coupe d’Europe sont …bwahhh, comment dire …. : A ne pas rater !
Grosse dédicace à mes 3 compères de vadrouille sans qui cela n’aurait pas été possible de vivre ces moments simples et exquis à la fois.
A l’organisateur-chauffeur-traducteur de cette escapade, le dénommé Pierrot valisette, fait chevalier d’honneur du peuple des blondinets.
A l’Auvergnat bien connu du royaume des songes ( je crois qu’à Madagascar, la mouche tzé-tzé a dû bivouaquer sur son dos), compagnon de route au combien agréable et enrichissant, j’ai nommé Olivier alias «  le Malgache ».
A cette petite rose de Belfort qui par ses petits rires et ses discours passionnés ont adoucis ce mini-périple de 17 heures de voiture, un antidote précieux pendant les longs trajets, j’ai nommé la truculente Amandine.
 De Flo Tavernier, reporter GG comblé.
 Allez les GG, Allez l’ASVEL !!!